La lutte contre les infections au décours d’une intervention chirurgicale est une priorité nationale.
De nombreux progrès ont été réalisés depuis trente ans et la création des CLIN (Comité de Lutte contre les Infections Nosocomiales) au sein des établissements.
L’infection est une complication possible résultant de l’effraction de la barrière cutanée (la peau des patients, elle- même, peut être contaminée malgré tous les moyens de prévention) et ce sujet, à l’heure actuelle, n’est absolument plus tabou.
En effet il convient d’expliquer au patient qu’il y a un taux incompressible d’infection au cours d’une chirurgie de l’ordre de 0,5 à 1%, parce que nous vivons entourés de germes pathogènes et que nous pouvons être fragilisés par l’âge et/ou des maladies.
En chirurgie orthopédique, les infections ont de lourdes conséquences en termes de morbidité, de traitement, de coût, de difficulté de traitement et de risque de récidive, en particulier en cas de mise en place de prothèse articulaire.
Ce taux est stabilisé, prévenu et diminué au maximum en prenant en considération les éléments de prévention que sont la préparation du patient et la limitation du risque d’infection au bloc opératoire.
Préparation du patient :
Certains facteurs jouent un rôle majeur dans le risque infectieux comme l’hyperglycémie entourant l’intervention chirurgicale, l’anticoagulation par le biais de l’hématome, la poursuite d’un tabagisme actif ou une immunosuppression induite par des médicaments comme les corticoïdes.
D’autres facteurs sont considérés à risque comme le diabète, une chirurgie de révision, une intervention de longue durée, une obésité ou une absence de dépistage de foyers infectieux préalable (dentaires ou urinaires).
Le patient doit donc être préparé et une pathologie intercurrente éventuelle stabilisée.
Mesures de prévention au bloc opératoire :
une préparation cutanée doit être effectué au domicile du patient et au bloc opératoires et doit obéir aux recommandations de la Haute Autorité de Santé (voir plus loin),
une injection d’antibiotique juste avant l’intervention (antibioprophylaxie) doit être réalisée et observer les bonnes pratiques,
l’asepsie la plus draconienne doit être respectée avec une attention particulière au lavage des mains de l’équipe soignante,
il ne faut pas hésiter à ajourner une intervention en cas de suspicion d’infection générale ou du site opératoire,
dans certains cas, un ciment aux antibiotiques peut être proposé (prothèses articulaires).
ultérieurement, il convient de limiter le plus possible les gestes invasifs et la durée des cathéters, drainages et autres sondes,
la surveillance post-opératoire doit avoir un volet prévenant le risque des infections.
Toutes ces mesures peuvent être jugées comme contraignantes mais ont permis de diminuer drastiquement le taux des infections nosocomiales depuis une trentaine d’années pour aboutir à un taux plancher totalement incompressible à l’heure actuelle.
Pour aller plus loin : la préparation cutanée
Vous allez être hospitalisé (e) en vue d’une intervention chirurgicale (hospitalisation conventionnelle ou hôpital de jour).
Votre coopération est indispensable.
Certaines règles d’hygiène sont à observer pour éviter des complications post-opératoires : bien lire les fiches suivantes :
Les différentes méthodes d’épilation :
L’épilation de la zone opératoire est nécessaire afin de diminuer le risque d’infection.
Il existe 2 façons de réaliser une épilation sans léser la peau :
La tonte chirurgicale à lames à usage unique (réalisée par le personnel soignant) OU la crème épilatoire (fournie par vos soins)
Il est strictement interdit d’utiliser un rasoir en raison des micro-coupures qu’il entraîne et qui peuvent être source d’infection.
Précautions d’emploi :
Avant toute application, lisez attentivement les notices jointes au produit que vous utilisez,
Il est important de réaliser un test allergique sur une zone sensible de la peau (le pli du coude) afin de s’assurer de l’absence d’allergies. En cas de réaction trop vive, consultez votre médecin,
La crème doit être répartie sur une peau propre, sèche et non irritée,
Les produits épilatoires ne doivent pas être appliqués dans le nez, les oreilles ou autour des yeux en raison des substances chimiques qu’ils contiennent.
Notice d’utilisation :
Répartir la crème uniformément et en couche épaisse sur l’ensemble de la zone à épiler,
Laisser agir. Le temps de pose spécifié sur la notice d’utilisation du produit doit être impérativement respecté. Le non-respect du temps de pose peut entraîner des rougeurs et des sensations de brûlures,
Enlever la crème épilatoire à l’aide de la spatule fournie.
Rincer abondamment à l’eau, de préférence par une douche. Il ne faut ni appliquer de savon ni d’alcool pour éliminer la crème,
Sécher.
Douche médicale préopératoire
La douche médicale préopératoire est destinée à éliminer la majorité des germes normalement présents sur la peau avant toute intervention chirurgicale.
Les affaires dont vous avez besoin :
Une serviette de toilette propre
Une brosse à dents et du dentifrice
Des cotons tiges
Un flacon de savon antiseptique et un gant de toilette à usage unique fournis
Un pyjama propre pour la veille de l’intervention
La tenue de bloc vous sera fournie le jour de l’intervention. Vous la mettrez après la douche médicalisée.
La veille de l’intervention
Enlever le vernis à ongles
Couper les ongles et les nettoyer
Se démaquiller
Enlever les bijoux, piercing, y compris l’alliance
Si vous utilisez la crème épilatoire, faire l’épilation après la douche. Attention il faut faire un test à votre domicile pour vérifier l’absence d’allergie. Sinon l’infirmière ou l’aide-soignante pratiquera une tonte.
Le jour de l’intervention :
Se brosser les dents. Se nettoyer les oreilles
Revêtir la tenue de Bloc opératoire qui vous sera donné par l’équipe soignante : chemise, coiffe et sur chaussure
Aller aux toilettes et vider votre vessie
Vous coucher dans un lit propre après avoir enlevé les sur-chaussures portées après la douche.
Ne pas vous relever avant le départ pour le bloc opératoire.
N’hésitez pas à demander des informations à l’équipe soignante si elles ne vous ont pas été données ou si vous n’avez pas bien compris.
Si vous respectez ces quelques règles, vous aiderez le personnel soignant à vous donner les meilleurs soins et ainsi, vous participerez directement à votre guérison.
Pour aller plus loin : autres mesures de prévention des infections nosocomiales
Par définition, une infection nosocomiale est une infection liée aux soins qui apparaît au cours ou à la suite d’une hospitalisation (dans les 30 jours ou dans l’année qui suit si mise en place d’une prothèse).
Elle est absente à l’admission du patient à l’hôpital (ni présente ni en incubation) mais elle est acquise lors de l’hospitalisation (lorsque le statut vis à vis de l’infection n’est pas connu au moment de l’entrée à l’hôpital, un délai de 48H est accepté pour séparer une infection d’acquisition communautaire d’une infection nosocomiale).
Cette infection est liée à la maladie elle-même, et/ou au patient, et/ou à l’environnement et/ou aux soins. Elle menace le patient, les visiteurs, les personnels au contact des malades.
Chaque année, le Ministère receuille les moyens mis en oeuvres par les établissements pour lutter contre ces infections.
Depuis 2004, chaque établissement a vu noter ces moyens par un indice composite (Il est à noter que cet indice mesure les moyens mis en oeuvre pour lutter contre les infections mais ne mesure pas le taux d’infection propre de chaque établissement).
Les cliniques dans lesquelles je travaille sont classés “A”.
La Clinique des Lilas a une politique volontariste de prévention de ces infections.
En son sein, le CLIN (Comité de Lutte contre les Infections Nosocomiales) que j’ai dirigé de 2004 à 2019 a pour mission de définir et d’appliquer les actions de prévention des risques d’infection liées à l’hospitalisation (formation continue en prévention du risque infectieux, surveillance épidémiologique, rédaction de protocoles, etc….) Il est très actif et bénéficie d’une équipe opérationnelle d’hygiène. Il en est de même à la Clinique de l’Alma.
La lutte contre les conséquences parfois dramatiques de ces infections est un enjeu de santé publique … auquel vous devez aussi participer en observant des règles simples comme, par exemple :
Se laver les mains avant et après la visite d’un malade pour éviter le portage manuel des microbes
Accepter la préparation preopératoire qui vous est proposée
Bien respecter les consignes concernant la préparation cutanée
Interroger le personnel soignant sur les précautions à prendre lors de vos visites
Limiter l’accès des enfants en tant que visiteur
Admettre que ce que vous apportez au malade (fleurs, friandises, etc….) puisse vous être refusé par l’équipe médicale pour des raisons d’hygiène
Accepter l’isolement d’un malade : c’est une pratique de soins courante et temporaire qui ne préjuge pas de la gravité de son état
Aidez-nous dans notre action pour lutter contre les infections nosocomiales Aidez-nous à maintenir notre taux d’infections au plus bas !
Surtout, vous participerez à la lutte contre les infections nosocomiales.
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